Dans plusieurs quartiers de Bangui et dans les provinces, de nombreuses femmes découvrent leur cancer du sein à un stade déjà avancé. Au début, elles sentent une petite boule, une gêne ou une légère douleur. Mais beaucoup n’en parlent pas. Certaines ont peur, d’autres pensent que cela va disparaître tout seul. Souvent, le silence et le manque d’information retardent la consultation. Pourtant, dans le cancer du sein, le temps est essentiel.
Le cancer du sein est une maladie qui se développe lorsque des cellules anormales du sein commencent à se multiplier. Au début, la tumeur peut être petite et facile à traiter. Mais si rien n’est fait, ces cellules peuvent se propager au reste du corps et devenir dangereuses. Plus le cancer est découvert tôt, plus les chances de guérison sont élevées.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé, 2,3 millions de femmes ont été diagnostiquées avec un cancer du sein dans le monde en 2022, et 670 000 sont décédées. Cette maladie touche des femmes de tous âges, même si elle est plus fréquente après 40 ans. Les hommes peuvent aussi être atteints, mais cela reste rare (environ 1 % des cas).
Le Dr Sylvie Clémence Djabanga, cancérologue à l’Hôpital Général de Bangui, insiste sur l’importance d’agir dès les premiers signes. Pour elle, « le silence est le principal ennemi ». Lorsque les femmes attendent trop longtemps, la maladie progresse, les traitements deviennent plus lourds et les chances de guérison diminuent.
Dans certaines familles, parler du corps ou de la maladie reste difficile. Certaines femmes craignent le jugement, la honte ou l’abandon. Pourtant, le cancer du sein n’est ni une punition, ni une maladie de honte. C’est une maladie comme les autres, qui se soigne mieux lorsqu’elle est reconnue tôt.
Des gestes simples peuvent aider à détecter la maladie. L’auto-examen consiste à toucher régulièrement ses seins pour repérer tout changement : masse, durcissement, modification de la peau, écoulement du mamelon. Au moindre doute, il faut consulter un médecin. Pas demain. Pas plus tard. Dès maintenant.
Le traitement dépend du stade de la maladie. Il peut associer chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie ou hormonothérapie. Plus le cancer est diagnostiqué tôt, plus les traitements sont efficaces et moins ils fatiguent le corps.
Dans plusieurs communautés, des femmes commencent à témoigner de leur expérience. Elles parlent dans les marchés, les églises, les associations. Certaines racontent comment elles ont été soignées à temps. D’autres expliquent leur combat et leur courage. Elles montrent que se faire dépister est un acte de force et d’amour envers soi-même et envers sa famille.
La lutte contre le cancer du sein concerne tout le monde : les femmes, les hommes, les familles, les amis, les leaders communautaires. Parler du cancer du sein peut sauver des vies. Soutenir une femme, l’accompagner au centre de santé, l’encourager à se faire examiner, c’est peut-être lui offrir une chance de guérison.
Brisons le silence. Ouvrons la discussion. Prenons soin les uns des autres.
La vie peut être sauvée par une simple parole, une information partagée, un geste d’attention.
